Laitière en galère
C’est un monde pudique où l’on préfère se taire quand on galère. Pourtant, de plus en plus de paysans ne parviennent plus à vivre de leur travail. Dans les Pays de la Loire en juin 2010, plus de 500 familles d’agriculteurs subsistaient avec l’aide du RSA.
Karine, agricultrice de 39 ans, s’est installée il y a une dizaine d’années dans une ferme vendéenne, avec son mari Guillaume. Ensemble, ils produisent du lait et élèvent des moutons. Partis de zéro, ils se sont endettés pour se lancer, ont pris de plein fouet la crise du lait de 2009, traînent depuis derrière eux un « trou » financier et se débattent pour éviter le redressement judiciaire. Après avoir touché le RSA pendant un an, ils l’ont perdu en raison d’un mode de calcul qui prend en compte un salaire pourtant bien fictif. Pour vivre au quotidien, avec moins de 400 euros par mois, il ne leur reste que les produits de la ferme, le système D, le troc et la solidarité des proches.
L’engagement du couple dans le réseau de l’Apli (association des producteurs de lait indépendants) a brisé son isolement et donné à Karine le déclic du militantisme. Elle, a décidé de mettre sa pudeur de côté pour parler, comme une thérapie. Témoigner de l’injustice, de la honte même qu’elle éprouve à ne pas pouvoir vivre de la production de ses bêtes. De sa colère qu’elle ronge comme ses ongles. Du désespoir qui s’invite parfois à la table familiale. Mais aussi de son amour pour son métier et de son envie de continuer à y croire.
Vendée, 2010-2011.
De ce reportage a été tiré un diaporama sonore, en collaboration avec Cécile Liège, Le Sonographe (voir ma rubrique Multimedia).
Karine, agricultrice de 39 ans, s’est installée il y a une dizaine d’années dans une ferme vendéenne, avec son mari Guillaume. Ensemble, ils produisent du lait et élèvent des moutons. Partis de zéro, ils se sont endettés pour se lancer, ont pris de plein fouet la crise du lait de 2009, traînent depuis derrière eux un « trou » financier et se débattent pour éviter le redressement judiciaire. Après avoir touché le RSA pendant un an, ils l’ont perdu en raison d’un mode de calcul qui prend en compte un salaire pourtant bien fictif. Pour vivre au quotidien, avec moins de 400 euros par mois, il ne leur reste que les produits de la ferme, le système D, le troc et la solidarité des proches.
L’engagement du couple dans le réseau de l’Apli (association des producteurs de lait indépendants) a brisé son isolement et donné à Karine le déclic du militantisme. Elle, a décidé de mettre sa pudeur de côté pour parler, comme une thérapie. Témoigner de l’injustice, de la honte même qu’elle éprouve à ne pas pouvoir vivre de la production de ses bêtes. De sa colère qu’elle ronge comme ses ongles. Du désespoir qui s’invite parfois à la table familiale. Mais aussi de son amour pour son métier et de son envie de continuer à y croire.
Vendée, 2010-2011.
De ce reportage a été tiré un diaporama sonore, en collaboration avec Cécile Liège, Le Sonographe (voir ma rubrique Multimedia).